Long Cui Fang (櫳翠坊)
Un immeuble de Taipei édifié à l’époque où Formose était la manufacture du monde. Sa façade, imbibée de moiteur tropicale, est le vestige fatigué d’un faste passé.
Au sixième étage une maison de thé. Élégance sobre, bois patiné. Des jarres rustiques côtoient divers objets sur des étagères d’un autre âge. Au sol des meules de pierre et aux murs, ici et là, quelques calligraphies bien senties. Sur la table massive de l’espace principal, des feuilles de thé usées dans un bol Song en Tian Mu noir, légèrement ébréché.
Ici tout n’est que beauté,
Luxe, calme et volupté
Le maître prépare le thé. Les gestes sont précis, le discours mesuré et érudit, le thé profond, limpide et vibrant. En fond sonore, la récitation lancinante d’un mantra à Guan Yin accompagne dévotement la dégustation.
Lorsque l’assistante et élève de Tsai Yizhe passe derrière la table, c’est alors la grâce qui s’exprime. Le temps marque une pose et le thé livre sa magie.
J’ai le cœur léger et reconnaissant.
Mes hôtes généreux en action.